Voici trois histoires édifiantes, scabreuses ou horribles choisies parmi les seize qui composent le recueil écrit par Hector France, officier en Algérie au cours des années 1860. Un échantillon des mille et un jours du cauchemar colonial.
Une série en 3 épisodes, enregistrée par Radio Cliché
Avec Nathalie Vinot (voix) et Camille Secheppet (musique)
Hector France n’est pas un écrivain pour lecteurs délicats. Officier en Algérie durant les années 1860, il compose ici à partir de ses souvenirs de jeunesse seize fictions qui forment les mille et un jours du cauchemar colonial.
Armé d’un style affûté et d’un humour grinçant, loin de se complaire dans des bizarreries exotiques nimbées des vapeurs du kif, il écorche vif l’orientalisme flamboyant : délires de soldats traumatisés, bassesses révulsantes de misérables poussés à la dernière extrémité, ignominies des puissants – le cynisme et l’oppression envahissent la scène jusqu’à basculer parfois dans l’horreur pure.
La gifle remue aujourd’hui avec d’autant plus d’efficacité que Sous le burnous, paru en 1886, constitue comme une épouvantable préface à l’autre guerre d’Algérie – en réalité la même, sans doute – dont les plaies profondes n’ont pas fini de suppurer.
« La pacification, il l’a vécue et retranscrite dans un style sabre au clair, ciselé, cinglant. Dosant et mariant l’exotisme et l’ironie, le fracas et le fantastique, l’érotisme et le sanglant, cet Hector France, anarchiste humanitaire, retourne les charmes et sortilèges de l’orientalisme comme doigts de gant. » La Liberté
« Les villages, les tribus et les clans vivent soumis à l’arbitraire tyrannique des Français jusqu’au moment où l’inacceptable les précipite dans une révolte sans espoir : l’abominable et sanglante répression. Hector France sait de quoi il parle. Dix ans officier de spahis dans la colonie, il rallie la Commune de Paris et défend la caserne Lobau dont il a été nommé commandant. » L’Humanité